13 février 2007

l'actualité de la lutte contre la corruption au Cameroun:semaine du 5 au 11 février 2007

L’ACTUALITE DE LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION AU CAMEROUN
Semaine du 5 au 11 février 2007

1. L’OPERATION « EPERVIER »FAIT DES VAGUES.
Cette semaine, les débats au Tribunal de Grande Instance de Yaoundé ont fait apparaître le peu de sérieux qui sous-tend la gestion des sociétés parapubliques dans notre pays. Détournements, usage de faux, missions fictives, abus de biens sociaux…tout est bon pour piller les caisses de l’Etat. Dans l’affaire qui oppose le Ministère Public et le Crédit Foncier du Cameroun contre Joseph Edou, Booto à Ngon et 29 co – accusés, l’audience de cette semaine a révélé qu’en plus des détournements des deniers publics, certains de ces inculpés auraient présenté de faux diplômes lors de leur recrutement ou au moment de bénéficier d’un avancement au sein de la structure.
Quant à Jules Roger Belinga, il devra fournir des justificatifs de la somme de 225 135 000 francs CFA retirée des banques de la place, mais jamais arrivée dans les caisses de la Société Immobilière du Cameroun dont il avait la charge. Autres faits reprochés à l’ex –DG de la SIC, le payement par la société des salaires de certains agents travaillant plutôt au Ministère de la Ville. Et au lieu des sept domestiques auxquels notre homme avait droit, il s’en était plutôt octroyé le double. Mégalomanie, quand tu nous tiens !
La comptabilité du FEICOM sous l’ère Ondo Ndong donne tout simplement le tournis au camerounais ordinaire. Entre 7,5 millions de Fcfa payés à l’ex-agent comptable Moïse Mbella pour une mission qu’il n’a jamais effectuée, 100 millions de Fcfa déboursés entre février et avril 2005 pour l’évaluation de la dette du FEICOM et 700 millions payés pour une même mission en l’espace de deux mois, l’on se perd dans les méandres d’une comptabilité ténébreuse et indélicate. A l’audience du 7 février 2007, l’ex –DG était appelé à s’expliquer sur la somme de 678 millions de Fcfa dépensés en 2005. Cette somme était théoriquement destinée à évaluer la performance et le rendement dans les communes. Tout laisse cependant croire qu’il ne s’agissait là que d’une couverture. Entre le 20 Décembre 2001 et le 21 Janvier 2002, deux ordonnances de paiement d’une valeur de 340 millions de Fcfa ont été effectuées pour une seule et même mission d’explication et de sensibilisation dans les antennes régionales du FEICOM. Au-delà de toutes ces malversations cependant, l’audience de ce 07 février fera date dans l’histoire à cause de cette affirmation pour le moins désinvolte de M Ondo Ndong : « la signature du DG ne signifie pas que sa responsabilité est engagée.» Quelle triste conception de l’administration et de la responsabilité!

2. CONTROLE SUPERIEUR DE L’ETAT, CHAMBRE DES COMPTES ET COMMISSAIRES AUX COMPTES EN ACTION
Heureusement, l’atelier de sensibilisation des organes d’audit interne des départements ministériels et des services centraux de l’Etat de Kribi, séminaire organisé par le Contrôle Supérieur de l’Etat, vient fort opportunément rappeler le rôle et la place de ces inspecteurs généraux des différentes administrations publiques camerounaises. Nous osons croire que cet atelier de renforcement des capacités des auditeurs internes permettra une meilleure visibilité dans la gestion des deniers publics au Cameroun. . Dans la même optique pédagogique, un séminaire international s’est tenu le 08 février à Douala sur le thème : « le rôle du commissaire aux comptes dans la gouvernance de l’entreprise dans l’espace Ohada ». Sur un autre plan, en réponse au mutisme qu’on lui prête, la Chambre des Comptes s’apprête à livrer ses premiers jugements portant sur les exercices budgétaires 2004 et 2005 au cours de cette année 2007. On ose espérer que la montagne n’accouchera pas d’une souris.


3. LE PROJET SYDONIA AMELIORE LES RECETTES DE LA DOUANE CAMEROUNAISE
Dans le secteur des douanes camerounaises, le projet SYDONIA vient rehausser les recettes de l’Etat en luttant contre la fraude et la corruption. C’est ainsi qu’en un mois, SYDONIA a permis de réaliser un montant des émissions supérieur à celui enregistré un an plus tôt dans la même période (29,9 milliards en janvier 2006 contre 32 milliards en janvier 2007). Un exemple du bon usage des NTIC dans la lutte contre la corruption qui devrait faire tache d’huile.

4. LA POLICE BALAIE DEVANT SA PORTE
Finies l’arrogance et la suffisance que leur conférait leur statut social ? C’est ce que laisse penser la promptitude à sanctionner du Délégué général à la Sûreté Nationale, M. Edgar Alain Mebe Ngo, qui ne manque plus une occasion pour rappeler aux éléments du corps dont il a la charge qu’ils ne sont pas au-dessus de la loi. Et ce ne sont pas les deux hauts responsables de la police sanctionnés pour « négligence grave dans l’exercice de leurs fonctions ayant entraîné la destruction de véhicules de service… » qui nous démentiront. La sanction qui leur a été infligée le week-end dernier pour usage abusif des véhicules de service vient en tout cas opportunément rappeler aux cadres de l’administration camerounaise que les outils de travail qui leur sont confiés ne doivent pas être utilisés à des fins personnelles.

A la semaine prochaine !
BEFIDI Jeanne Marie - Bernard

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